vendredi 2 avril 2010

Sophrologie, hypnose...

... Et messages subliminaux
Dr Jean-Maurice Clercq

Résumé : Les techniques de sophrologie et d'hypnose furent élaborées par le milieu médical pour calmer, décontracter ou au contraire inciter à la guérison des patients chez lesquels l'intelligence rationnelle faisait obstacle. Puis les messages subliminaux devinrent des techniques courantes de publicité ou de propagande. Après avoir dénoncé l'usage de ces techniques envoûtantes par les sectes, l'auteur montre comment on peut aussi s'en inspirer pour favoriser la saine piété et la vie spirituelle.

Il existe différents états du niveau de conscience chez un être
humain comme chez l'animal, entre l'état de veille et le sommeil. Dans un
état proche du sommeil, la personne est privée du contrôle de ses pensées
et de ses actions ; il devient alors possible d'agir sur le subconscient en
utilisant des suggestions appropriées. Elles pénètrent dans l'esprit et s'y
impriment avec la force d'un ordre capable de modifier, pour un certain
temps, à la fois l'attitude consciente et le subconscient jusque dans ses
fonctions réflexes.

Il existe différentes techniques pour modifier ce niveau de
conscience, notamment dans le protocole d'induction. Si celle-ci est
effectuée d'une manière douce, avec l'accord de la personne, on parle de
sophrologie ; si elle est effectuée de manière autoritaire, voire brusque et
théâtrale, comme dans les spectacles, on parle plus volontiers d'hypnose.
En fait, ce sont deux façons arriver au même résultat.

La sophrologie comme l'hypnose, pratiquées en milieu médical,
utilisent des techniques éprouvées selon un protocole précis dans le but
d'abaisser le niveau de conscience du patient pour le faire arriver tout
d'abord à un état de relaxation avancée puis, par accentuation, à un état
proche du sommeil. A ce stade, le patient, qui garde toujours conscience,
se trouve plongé dans un état où son subconscient devient réceptif aux
messages hypnotiques.

Ces messages vont alors se programmer dans le subconscient et
agiront ensuite avec autorité en échappant à la volonté du conscient.
Vue sous l'angle médical, cette technique présente des avantages
importants comme celui de lever des phobies et des blocages
psychologiques, de modifier des sécrétions réflexes (gastriques,
salivaires…), de dissuader de fumer et même d'obtenir des anesthésies
locales par induction d'une sécrétion d'endomorphine (pour des
accouchements sans douleurs, des extractions dentaires ou de la chirurgie
légère). Les yogis se transpercent ainsi le corps en tout endroit de faible
sensibilité, sous auto-hypnose. Les applications peuvent être aussi
nombreuses que variées. Les sportifs de haut niveau utilisent de plus en
plus le conditionnement par sophrologie avant les épreuves, pour être en
possession de tous leurs moyens au moment voulu. La même chose peut
se faire pour les étudiants avant leurs examens. Mais comme les sportifs,
ils ne deviennent pas pour autant des surdoués. La méthode possède ses
limites naturelles. Par exemple, il restera toujours impossible de
programmer un acte contre la volonté profonde d'un individu, comme de
lui faire commettre un meurtre ou un adultère s'il n'y consent pas. Elle
peut tout au plus l'aider à passer à l'acte, s'il désirait le faire mais n'en
avait ni le courage ni la force.

La sophrologie utilise une technique de suggestion essentiellement
verbale ; l'hypnose utilise des techniques verbales et physiques, parfois
théâtrales, dont certaines, appliquées aux animaux, sont spectaculaires.
Pour apprendre un texte ou une langue étrangère, on utilise
l'hypnopédie : le subconscient enregistre des messages d'une longueur de
30 secondes qui sont répétés durant trois minutes. Ils sont diffusés d'une
manière répétitives par un bas-parleur situé sous l'oreiller pendant la
phase de sommeil paradoxal, qui est semblable à l'état hypnotique.
La musique elle aussi, lorsqu'elle est appropriée, c'est à dire épurée
de ses aigus avec de longues phrases musicales harmonieuses et une
tonalité amortie, est capable d'abaisser le niveau de conscience, ce qui a
donné naissance à la musicothérapie.
Les couleurs de l'environnement, les couleurs froides en particulier,
agissent aussi sur le cerveau et sont capables de déclencher des états
d'apaisement.
Ces deux derniers principes (musique d'ambiance et couleurs de la
décoration) appliqués dans une salle d'attente feront que nombre des
patients s'y trouveront bien si qu'ils s'y s'endormiraient… ce qui ne
manque pas d'arriver régulièrement lorsque le praticien a pris un retard
important.

La perversion
Comme on pouvait s'y attendre les esprits malins et mauvais
allaient s'emparer des ces techniques pour les pervertir à leur profit.
1. La perversion publicitaire.
Les publicistes furent les premiers à détourner ces techniques, par
le choix des images, de la musique etc., afin de suggérer le bonheur que
l'on possédera en achetant le produit ainsi vanté. Les exemples sont
quotidiens ; mais voilà, le spot publicitaire ne s'imprime pas, ou pas assez
dans le subconscient ; il faut alors répéter sans cesse le message et créer
des rappels suggestifs… mais la concurrence en fait autant et la pléthore
de publicité finit par gaver le consommateur qui devient dès lors moins
réceptif et plus sélectif. L'innovation et l'originalité deviennent
nécessaires pour capter et retenir l'attention du consommateur.
Des armes déloyales vont être utilisées comme des bottes secrètes
pour augmenter l'efficacité suggestive des messages publicitaires :
- les grandes surfaces vont jouer sur l'éclairage des néons (en
évitant d'alterner les phases sur les rampes lumineuses) dont le
clignotement, imperceptible aux yeux mais perceptible par le cerveau, va
exciter l'acheteur qui remplira alors un peu plus son panier (de l'ordre de
10 à 20 %) et pas toujours de ce dont il avait besoin ; la publicité
tapageuse qu'il rencontrera au détour des rayons l'y incitera parce que son
jugement se laisse influencer.
Mais, comme on s'accoutume à tout, le consommateur finira par
résister et se demandera pourquoi il se sent un peu abruti, avec parfois
mal aux yeux ou à la tête, lorsqu'il sort du supermarché avec un "ouf" de
soulagement.
- les experts en technique de marketing repartiront à l'assaut du
consommateur en proposant aux supermarchés la diffusion de musiques
douces destinées à charmer l'oreille des clients mais surtout à l'inciter
acheter plus encore grâce à un filtrage de la musique par la suppression
des graves qui calment, ne gardant que les sons aigus qui excitent.
- des messages subliminaux, incompréhensibles par l'intelligence
consciente, seront ajoutés dans les bandes musicales diffusées par les
grandes surfaces commerciales avec l'introduction de messages
publicitaires cachés. Il est difficile de connaître l'ampleur de cette
pratique, répréhensible sur le plan moral. Toujours est-il que la presse du
19 novembre 1991 nous apprenait qu'un supermarché français venait
d'être relaxé à la suite d'un procès: le tribunal, dans les attendus de son
jugement, estima que "l'introduction de messages subliminaux dans les
fonds musicaux des supermarchés n'était pas un acte illicite car il n'y
avait pas atteinte à la liberté de pensée. Ces messages subliminaux
sonores, n'étant pas compréhensibles, ne pouvaient avoir une influence
quelconque sur le comportement du consommateur".
Cependant, l'introduction de messages subliminaux visuels avait été
étudiée aux USA dans les années 60. Des expériences montraient que
l'on pouvait agir directement sur le subconscient du consommateur, et
cela à son insu ; il en était probablement de même pour les messages
subliminaux sonores. L'expérience la plus célèbre avait consisté à
introduire un message publicitaire subliminal dans un film projeté dans
une salle de cinéma. Une image subliminale était insérée, dans la
pellicule du film projeté à 24 images par seconde. Le spectateur ne la
voyait pas en raison de la persistance de l'impression rétinienne qui
donne au défilement des images du film une impression de continuité.
Mais le subconscient percevait bien cette image isolée. Le résultat fut
probant. Le produit testé vit ses ventes anormalement augmentées à
l'entracte qui suivit.
Le résultat fut reproductible. Ceci s'explique par l'état de
fascination réceptive de certains spectateurs devant le grand comme
devant le petit écran.
La tentation fut grande de passer du stade de l'expérience au stade
commercial… les attendus du tribunal le prouvent.
En France, en 1988, une application politique de cette technique fut
utilisée par François Mitterand, alors candidat à la présidence de la
république, durant la campagne électorale : son portrait souriant était
introduit en subliminal dans le générique télévisé d'Antenne 2 au
moment des émissions de grande audience, style journal télévisé. Sans
doute, ses conseillers en stratégies électorales pensaient-ils agir ainsi sur
le comportement des indécis, lorsque le départage des intentions de vote
se situe dans un mouchoir de poche ?…
Actuellement, de nombreux clips musicaux, diffusés en
permanences sur certaines chaînes musicales de TV, fourmillent
d'images pratiquement subliminales que l'on aperçoit sur les
enregistrements passés au ralenti. Elles ne sont pas publicitaires, mais
néanmoins malsaines, sur le thème de la mort, du sang, du diable.
Le Nouvel-Age n'est pas non plus resté insensible à l'utilisation de
ces techniques, en particulier par la méditation transcendantale
accompagnée de musiques puisées, du moins au début, au répertoire de
la musicothérapie. Le niveau de conscience est abaissé par la méditation
et par la musique : les suggestions du gourou deviennent alors des ordres
pour le subconscient. Cette séance étant répétée une heure par jour,
l'enfermement psychologique et la dépendance mentale suivent
inévitablement. Voilà pourquoi les adeptes du Nouvel-Age ont toujours
l'air de planer, même lorsqu'ils ne fument pas de marijuana. De plus,
pendant la séance de méditation qu'ils peuvent effectuer en privé, ils se
répètent sans cesse des "mantras", donnés par le maître, c'est-à-dire des
incantations en langue indienne, tibétaine ou népalaise adressées la
plupart du temps aux dieux hindoux, quand ils ne sont pas d'ordre
diabolique.
Ce panorama veut inciter le lecteur à devenir vigilant sur
l'utilisation de techniques qui pénètrent de plus en plus dans la vie
quotidienne.
2. La perversion par les sectes et la musique.
Dès son initiation médicale à la sophrologie, l'auteur avait senti les
dangers qu'elle pouvait présenter entre les mains de personnes sans
scrupules.
Cependant deux questions restaient en suspens :
􀂊 les sectes utilisaient-elles la sophrologie ou l'hypnose
en dehors des méditations transcendantales ?
􀂊 quelle pouvait être l'influence réelle des messages
subliminaux contenus dans certaines musiques rock ?
La perversion des sectes
C'est par une patiente, sophronisée à plusieurs reprises pour des
soins, qu'il reçut les informations recherchées.
Etudiante à Angers, elle avait été embrigadée par une secte (dont la
particularité en 1999 fut de faire disparaître ses dossiers d'instruction
judiciaire) qui avait repéré sa fragilité psychologique en lui faisant
remplir des tests de personnalité. Elle, et les autres recrues, assistaient à
des séances d'hypnose collective soi-disant pour "corriger" ces troubles
de la personnalité, mais en fait pour les conditionner, en particulier à
délier leur portefeuille en faveur de cette "église" bien particulière. Ceci
se déroulait dans une salle de l'immeuble loué en centre ville par cette
secte. Cependant, la patiente se souvenait des techniques apprises pour
sortir de l'état hypnotique lorsqu'elle avait été soignée. Elle put ainsi
résister et se dégager de l'influence de cette cure de "psychothérapie"
bien particulière, à la grande fureur de ses "guides". L'immeuble était en
fait une sorte de lieu de séquestration volontaire dont il lui fallut
s'échapper ; elle y réussit malgré la difficulté : elle se trouvait toujours
flanquée de deux gardes du corps dans ses moindres déplacement, y
compris pour aller aux toilettes.
Revenue se réfugier au foyer familial, à 100 km de là, elle dut se
cacher ailleurs : des émissaires de cette secte étaient même descendus
dans son pays et harcelaient sa famille pour la retrouver.
Par ailleurs, outre les séances d'hypnose, il semble presque certain
que des sectes utilisent les manipulations ostéopathiques, en particulier
crâniennes, au titre de "méthode de décontraction", en fait pour obtenir
une régression psychologique par des blocages énergétiques, de manière
à assujettir plus encore les malheureux qui tombent entre leurs mains et
les rendre ainsi toujours plus dépendant.
La perversion musicale par les messages subliminaux
La musique diffusant des messages cachés ou surajoutés n'est pas
chose nouvelle, mais l'efficacité d'une telle pratique n'avait jamais été
vraiment étudiée ; on pouvait la supposer, puisque des supermarchés
utilisaient cette technique. Encore fallait-il que les personnes concernées
se trouvassent en état hypnotique.
A partir des années 1965, on avait découvert sur certains
microsillons des messages subliminaux enregistrés à l'envers (c'est-à-dire
qu'ils devenaient audibles et compréhensibles en faisant tourner le disque
en sens inverse), souvent en anglais.
Les premiers messages musicaux subliminaux inversés ont été
retrouvés sur les disques des Beatles dans les années 1965, comme dans
la chanson "Yellow submarine", une incitation à la drogue. Dans la
foulée, il y eut ensuite les Rolling Stone, ACDC, etc…. Il a fallu attendre
la multitude de groupes Rock et Hard-Rock pour voir afficher
ouvertement leurs inspirations et leurs fantasmes d'origine satanique.
Cependant, des exemples "ligts" se trouvent aussi dans la chanson
française : nous avons eu Vanessa Paradis dans la chanson "Jo le taxi" où
l'on peut entendre, en passant la chanson à l'envers : "Oh, Mammon est
arrivé !".
Dans l'ensemble, l'incitation des messages se résume ainsi : sexe,
drogue, violence, diabolisme.
Comment, ces messages pouvaient-ils agir sur le subconscient alors
qu'ils restaient incompréhensibles ?
Une expérience professionnelle me permit de comprendre que les
messages subliminaux, même passés à l'envers, pouvaient être perçus et
agir sur le subconscient.
Sur sa demande, je sophronisais une célèbre journaliste mondaine
pour lui faire arrêter de fumer. Elle ne m'avait pas informé de la surdité
de son oreille droite à laquelle je lui parlais. Au fur et à mesure de
l'induction et de l'affaiblissement du niveau de conscience, l'opérateur
doit baisser de plus en plus le ton de la voix pour terminer dans un
chuchotement confidentiel. Ce que je fis ; c'est la technique. A la fin de
la séance, elle me dit qu'elle l'avait trouvée très agréable, qu'elle se
sentait bien mais qu'à partir des premières suggestions, elle n'avait plus
entendu le son de ma voix et ne savait donc pas ce que j'avais pu lui dire
pour arrêter de fumer. Rendez-vous fut donc pris pour recommencer.
Mais, lorsque je la revis, quelle ne fut pas ma surprise de constater que
mon ordre de dégoût lui imposant l'arrêt du tabac avait agi ! Elle n'avait
même pas pu terminer sa première cigarette tant elle éprouvait les
nausées et les dégoûts suggérés.
Ainsi, sans le vouloir, j'avais mis le doigt sur le mécanisme de
compréhension des messages subliminaux : je n'avais pas agi en parlant à
une intelligence, par le moyen du "verbe" de la bouche à l'oreille, mais
par la communication du cerveau par un autre mécanisme inconnu,
télépathiquement en quelque sorte, sans nécessité de se faire entendre ni
comprendre. Je n'avais jamais lu ni entendu la relation d'aucune
expérience analogue. Ainsi le subconscient, en état hypnotique, perçoit et
comprend un message émis et qui peut passer inaperçu ou rester
incompréhensible au niveau du conscient. Analogiquement, un message
subliminal peut donc être perçu et interprété par le subconscient lorsqu'il
se trouve dans un état réceptif du même genre.
Toutes ces conditions se trouvent aussi réunies grâce à l'action
combinée de stroboscopes, de lasers, de rythmes sonores excessifs que
l'on retrouve systématiquement dans les soirées technos, les "rave
parties", les discothèques et les concerts de musique moderne.
Elle déclenchent un état d'hyperexcitation chez les jeunes, ce qui
permet d'agir aussi sur leur subconscient (nous retrouvons le même état
dans les transes des danses vaudoues et africaines, au son du tam-tam,
comme dans les séances initiatiques des religions primitives). Le cerveau
secrète alors une amphétamine, proche de la morphine, qui va inciter à
l'utilisation de l'alcool et de la drogue, tandis que les vibrations des
basses, dépassant les 120 décibels, vont exciter la libido. On le voit,
outre un excellent moyens de dévoyer la jeunesse et de la faire sombrer
dans la dépravation, il y a là réunies toutes les conditions pour que le
subconscient soit largement ouvert aux suggestions subliminales, mêmes
inversées.

Une question de fond se posait :
A l'époque de cette découverte, la sophrologie médicale en était à
ses débuts et personne, n'avait encore découvert ce mécanisme de
perception subliminale d'un message "audio" imperceptible… Et
pourtant, depuis un certain temps, c'était la grande vogue des messages
subliminaux dans le Rock (le Hard-Rock n'existait pas encore). Sans
cette découverte accidentelle, on pouvait se demander quel pouvait être
l'intérêt de graver sur un disque un message subliminal que l'on ne
pouvait entendre ni comprendre ? Comment savoir que si l'on se servait
d'un message subliminal à l'envers, il pouvait être compris dans un état
de conscience bien particulier, alors que cette propriété du cerveau
n'avait pas été découverte ?
Seul un esprit supérieur à l'esprit humain pouvait la connaître et
inciter des hommes à l'utiliser pour des fins mauvaises. Cet esprit
supérieur ne peut qu'être angélique et il se nomme lui même dans
beaucoup de messages subliminaux : Satan. Ceci permet de comprendre
pourquoi les jeunes qui assistent à ce genre de concerts deviennent
hystériques et brandissent leurs bras en l'air au rythme de la musique
satanique, les mains faisant le signe de la "Bête".
Le danger des techniques hypnotiques apparut alors clairement et
se confirma tout au long de mes recherches : si Satan "s'amuse" à
l'utiliser, c'est qu'il y trouve son compte ; il ne le fait ni gratuitement ni
par fantaisie, mais bien pour s'assujettir les esprits.
J'en suis donc arrivé à penser que si, lorsqu'une personne est mise
dans cet état propice, le subconscient de son cerveau se trouve largement
ouvert aux suggestions du thérapeute dans un cadre médical, il en va de
même sous l'influence des mauvaises musiques : des esprits diaboliques
peuvent profiter de ce "hiatus" naturel entre le conscient et le
subconscient pour s'introduire et infester à leur insu des personnes
affaiblies moralement, d'autant plus si celles-ci s'adonnent régulièrement
aux musiques à relents diaboliques et possèdent une vie déréglée.

La réincarnation.
Voici un cas curieux souvent cité dans les livres de sophrologie.
Une femme avait été sophronisée pour lever une migraine par son mari,
un pasteur américain. A ses questions et suggestions, elle lui répond dans
un ancien dialecte allemand, alors qu'elle ignore cette langue. Intrigué,
son mari enregistre la conversation et à chaque question, la voilà qui
répond toujours dans le même dialecte. Les réponses, une fois traduites,
permirent d'identifier la personne qui parlait par la bouche de sa femme :
il s'agissait d'une jeune fille qui décrivait son assassinat au cours d'un
rendez-vous galant près d'un pont dans une ville allemande. Elle
décrivait avec précision les lieux, l'époque, et son assassin qu'elle
connaissait. Cet épisode s'était déroulé au début du XIXème siècle. Muni
de tous ces détails, les vérifications furent faites. L'exactitude de cet
événement dramatique et des lieux, dans leur configuration de l'époque,
se trouva confirmée… à ce détail près : l'assassin n'avait jamais été
identifié, le coupable désigné lors de la séance d'hypnose n'avait été
qu'un des suspects. Il semble, d'après les éléments retrouvés sur cette
affaire, que cette jeune fille volage ne vivait pas du tout selon la morale
évangélique.
Si ce fait surprenant fait bien penser à la manifestation d'ordre
diabolique d'une âme damnée, les adeptes de la réincarnation ne se sont
guère posés de questions ; ils y ont vu la manifestation d'une vie
antérieure et se sont précipités sur les techniques d'hypnose.
Ils vous invitent maintenant à des séances de sophrologie afin de
revivre votre petite enfance, puis, dans une technique régressive, la
naissance et, en remontant encore, à revivre une vie antérieure. Même si
ça ne marche pas à tous les coups, les illuminés du Nouvel-Age y
courent car ils y voient une manifestation prouvant bien la réincarnation.
C'est ainsi qu'un certain Paco Rabane peut se prétendre la réincarnation
d'un corsaire.

3. En guise de conclusion
Au fond, Satan ne fait que singer Dieu dont il est le négatif, le
contraire, l'envers, le passage à l'envers… comme sur un disque.
On peut alors se poser la question de ce qu'il peut en être dans le
domaine de la spiritualité "à l'endroit", c'est-à-dire si il existe des
"techniques sophroniques traditionnelles", qui peuvent aider le croyant à
progresser dans sa spiritualité chrétienne ?
On sait que le répétitif monocorde abaisse l'état de conscience et
l'amène dans un état proche de celui utilisé en sophrologie. Le chapelet
en est une excellent illustration ; vérification médicale en a été faite avec
encéphalogramme à l'appui : la méditation des mystères récités avec
recueillement nous plonge dans un état de conscience qui permet une
meilleure imprégnation de l'âme. Je rejoins alors en cela Saint Ignace de
Loyola qui, dans ses exercices spirituels, demande que pour prier il est
nécessaire de prendre la position la plus confortable possible, selon ses
capacités physiques, pour que l'esprit puisse mieux s'adonner à la
méditation et en jouir des meilleurs fruits ; l'attitude de l'orant ne doit pas
alors relever d'une performance physique ascétique. Ne critiquons donc
pas saint Dominique qui répandit l'usage du chapelet que Notre-Dame
nous recommande toujours ; bien des religions utilisent une "méthode"
analogue, que ce soit l'hindouisme ou l'islam.
Nous avons évoqué la musicothérapie. En dehors de "l'andante" des
concertos pour piano et orchestre de Mozart, ou de la trilogie de Wagner,
pour nos amis germaniques friands de ce genre musical (des suicides
étaient observés à l'issue des 3 journées de représentation de la trilogie
wagnérienne), le grégorien avait été reconnu par les sophrologues pour
son action sur les niveaux de conscience. La mélodie grégorienne - dont
la qualité musicologique n'est plus à démontrer - de par son mode
musical d'une écoute très agréable, abaisse efficacement le niveau de
conscience. Sa pieuse audition accompagnée si possible de la méditation
de son texte toujours de haute spiritualité, ne peut donc qu'en augmenter
les fruits spirituels. Et si la compréhension du texte latin n'est pas
possible, notre expérience dans le domaine de la sophrologie montre que
des fruits spirituels peuvent être obtenus grâce à cet état approfondi qui
passe au-dessus du barrages de la compréhension linguistique.
Une méditation spirituelle bien menée selon les règles enseignées,
où l'imagination n'a pas libre cours, peut produire les mêmes effets sur
l'état du niveau de conscience, ce qui ne peut qu'augmenter la piété du
croyant, outre bien sûr les grâces que Dieu donnera en surabondance par
notre démarche d'amour, de confiance et d'abandon, ce qui n'est pas du
même domaine.
Une adoration pieuse et prolongée devant le Saint Sacrement fera
de même.
Il n'y a donc pas lieu de s'inquiéter des tendances l'assoupissement
que l'on peut éprouver dans de telles circonstances, lorsqu'elles se
prolongent. On doit bien plutôt se réjouir d'un fait naturel qui va
amplifier les fruits spirituels de nos pratiques religieuses. Ceci n'est pas
pour plaire au Malin qui va s'acharner lors de ces pratiques pour faire
naître des distractions destinées à neutraliser tout le profit spirituel que
l'on pourrait retirer de ces "états sophroniques" pieux d'ordre naturel.
On peut alors se poser légitimement une autre question : Que vaut
l'assistance à une messe en latin, en grec ou dans une langue liturgique
étrangère… en dehors, bien sûr, des grâces que l'on en retire par
l'assistance au Saint-Sacrifice par les mérites de Notre Seigneur ?
Si l'état de l'abaissement du niveau de conscience devient celui qui
est requis pour la réception des messages subliminaux, l'obstacle de la
barrière de la langue peut se lever et le fidèle en retire alors des fruits
supplémentaires liés à la richesse de la liturgie.
Maintenant, on peut imaginer pour le chrétien de base l'efficacité
spirituelle d'alliances du genre :
"prière + méditation + adoration + plein chant grégorien +
assistance pieuse à l'office religieux suivie d'une adoration profonde
après la communion…"
Nous obtenons alors un cocktail spirituel extraordinaire dont
l'efficacité nous a toujours été démontrée par les grands mystiques
(Charles de Foucault, sainte Thérèse d'Avila, saint Jean de la Croix, etc.).
Le coeur, le conscient et le subconscient, c'est-à-dire l'âme et l'esprit,
alors en harmonie totale, tournés vers le Dieu d'Amour pour la louange,
deviennent largement ouverts pour s'imprégner des grâces et des
suggestions divines dans un coeur à coeur mystique qui dépasse sans
commune mesure le bouche à oreille de la sophrologie et les méditations
transcendantales.
Evidemment, tout cela se trouve diamétralement opposé au
comportement des adeptes du baladeur, le casque d'écoute vissé en
permanence aux oreilles pour mieux se gaver de musique dont la
destination première n'est pas d'élever l'âme, mais bien plutôt de flatter
les instincts les plus vils.

Puissions nous prendre ainsi conscience, pour en vivre, de cet atout
extraordinaire pour la foi que représentent toutes ces pratiques
religieuses que l'Eglise nous recommande, depuis l'aube de sa fondation,
pour le salut de notre âme.