lundi 5 avril 2010

La "liberté" de conscience.

P.W. Deviviers S.J., COURS D'APOLOGÉTIQUE CHRÉTIENNE ou exposition raisonnée des fondements de la foi, p.465, 1906 a écrit:

A. Ce qu'on appelle libertés modernes:

Sous ce nom, on comprend d'ordinaire la liberté de conscience et des cultes, la liberté de la presse, la liberté d'enseignement et la liberté d'association.

La liberté de conscience prétend assurer à chacun le droit de professer et de propager telle religion qu'il lui plaît, ou de n'en professer aucune. Elle exige que nulle religion ne soit privilégiée, alors même que la nation en grande majorité ferait profession du catholicisme. - La liberté de la presse, affirme le droit d'exprimer par la plume, de propager par des écrits, n'importe quelle doctrine en matière morale, politique, sociale et religieuse, si entachée soit-elle d'impiété ou d'immoralité. -La liberté d'enseignement proclame que chacun a le droit naturel de propager ces mêmes doctrines par la voie de l'enseignement public. - La liberté d'association érige en droit la faculté de former n'importe quelle société, même secrète et contraire à la religion. - Et remarquons bien qu'il ne s'agit pas ici d'une simple tolérance, en vue d'éviter des maux considérables, mais de la reconnaissance de ce qu'on déclare être un droit naturel, sacré, imprescriptible. Il est bien vrai qu'on formule certaines restrictions relatives à l'usage de ces libertés; mais outre qu'elles soient illogiques, ces restrictions ne sont guères que théoriques. Aux yeux de l'État moderne, par exemple, ce n'est pas même une impiété punissable d'enseigner publiquement la non-existence de Dieu.





B. Ce qu'il faut penser de ces libertés modernes:

Elles sont fausses en principe. Subjectivement des hommes peuvent se tromper de bonne foi et se croire tenus en conscience de professer des erreurs qu'ils croient être des vérité; mais en soi, objectivement, la réalité est ou n'est pas, elle est telle ou telle. Il est donc scientifiquement faux qu'un esprit soit libre de penser de la réalité ce qu'il veut, et d'enseigner de cette réalité ce qu'il pense. Ou il se trompe ou il a raison; l'un ou l'autre. La pensée humaine ne fait pas son objet à son gré; la vérité, le devoir existent indépendamment d'elle. Par conséquent, ni la pensée n'est libre, ni la conscience. Une erreur physique, mathématique, géographique ou religieuse n'a, à proprement parler, aucun droit à se propager; on a, au contraire, le devoir de la réfuter, et si cette erreur est nuisible, d'en combattre la diffusion. Ces principes de bon sens suffisent à montrer, qu'en théorie, les libertés en question reposent sur le faux.

Or, nous avons démontré que l'Église catholique romaine est seule vraie et obligatoire pour tous les hommes. elle seule a donc, de par la volonté de Dieu, le droit de s'établir, de se propager, de s'imposer à la foi et à l'obéissance de tous les hommes.

Il suit de là que personne, ni individu, ni gouvernement, ne peut légitimement dénier ce droit exclusif de l'Église catholique, et reconnaître à l'erreur et au mal, à l'hérésie, à l'impiété, à l'immortalité, un droit naturel à exister et à se propager.