vendredi 2 avril 2010

La symbolique luciférienne Rose+Croix.

Nos travaux, précédés eux-mêmes des travaux publiés par CSI-Diffusion en 2005 et parallèlement par ceux du CIRS (Comité international Rore Sanctifica[1]), nous ont conduit, dans nos précédents messages depuis novembre 2006, à mettre à jour les influences anglicanes, elles-mêmes très liées aux loges illuministes Rose+Croix, dans la destruction de l’Eglise catholique, en particulier dans la destruction du Sacerdoce catholique sacramentellement valide en vue de l’extinction du Sacerdoce de la Nouvelle Alliance.

1- L’IMPORTANCE DES LOGES ILLUMINISTES ROSE+CROIX DANS LA PRISE DE CONTROLE DE LA FSSPX – ASPECTS HISTORIQUES DE LA FRATERNITE DE LA ROSE+CROIX PAR JEAN VAQUIE
Les Rose+Croix appartiennent aux Hautes loges maçonniques. Cette partie (illuministe) dite « de droite » de la Franc-maçonnerie dirige la branche (rationaliste) dite « de gauche » : les Hautes Loges (à connotation religieuse et très traditionnelle) exercent une domination (par influence de cercles) sur les Basses Loges progressistes, laïcardes et très engagées dans la promotion de l’idéologie des droits de l’homme ou des fondements philosophiques de la doctrine de la liberté religieuse. Le fonctionnement de ces cercles maçonniques présente une certaine complexité, mais quelques grands principes se dégagent, dont celui de ce rapport de domination des Hautes Loges traditionnelles sur les Basses Loges rationalistes. Les loges rationalistes accomplissent le Solve, alors que les loges traditionnelles illuministes réalisent le Coagula qui le suit chronologiquement.
Jean Vaquié a produit un texte sur les Manifestes rosicruciens, dont voici quelques passages synthétiques.
« Historiquement la "rose-croix" a été choisie comme pavillon par une société de pensée dont nous allons voir les premières manifestations et dont le dynamisme est tout entier dirigé vers la réformation universelle, c'est à dire dans le sens du renversement des institutions historiques chrétiennes et dans le sens de leur remplacement par autre chose. Autre chose qu'il s'agit précisément d'élaborer. Le pavillon rosicrucien est chrétien dans ses apparences, mais la marchandise qu'il couvre ne l'est pas.
Trois coups de clairons teutoniques ont brusquement annoncé, dans les premières années du XVIIè siècle, l'existence, que l'on soupçonnait vaguement d'ailleurs, de la Fraternité de la Rose-Croix. Ces trois coups de clairons, ce sont les trois Manifestes rosicruciens que nous allons étudier maintenant.
Et s'ils prennent place dans notre enquête sur les doctrines révolutionnaires, c'est précisément parce qu'ils ont inauguré, sur un certain plan tout au moins, la phase de la réformation politique.
La "Réformation" luthérienne avait été surtout religieuse. La "Réformation Universelle" qu'entreprennent bruyamment les frères de la Rose-Croix s'étend à la philosophie, à la science et à la politique des États. Examinons tout cela.
Quels sont donc ces trois manifestes dont le ton fut si tonitruant ? Le premier s'intitule la Fama Fraternitatis et date de 1614. Le second est la Confessio Fraternitatis et il a été publié l'année suivante, 1615. Le troisième a pour titre Les Noces Chymiques de Christian Rosenkreutz, édité en 1616. »
(…)
« Pris dans leur ensemble, les Manifestes rosicruciens sont un appel à la Réformation Universelle sur les ruines de l'ordre chrétien. A un certain moment, nous avons même vu apparaître, en feu-follet, comme la lueur du "Grand Soir".
Ces trois coups de clairon ont suivis un silence hermétique ("silentium post clamorem" disait-on alors en Würtemberg). Mais il est bien évident qu'ils avaient été précédé par une longue préparation, une longue incubation. La Fraternité de la Rose-Croix a eu sa préhistoire.
Quant à l'influence postérieure de ces trois manifestes, elle a été considérable et cela surtout en Angleterre. Ce sont les frères de la Rose-Croix qui sont allés parasiter les dernières loges opératives d'Angleterre et d'Écosse et qui les ont transformées en loges dites spéculatives. Le rosicrucianisme est une des sources les plus certaines de la maçonnerie moderne en même temps que de l'idéologie révolutionnaire. » Jean Vaquié – Les Manifestes rosicruciens
Les loges illuministes aiment le rite de Saint Pie V, les fleurs de lys, les symboles monarchiques. Ses adeptes baignent dans des activités où il est de bon goût de magnifier la tradition monarchique capétienne, de s’opposer à la Révolution française, ou tout au moins d’en déplorer les excès. Ces loges critiquent l’esprit laïcard des obédiences rationalistes, elles critiquent l’idéologie des droits de l’homme et les désordres moraux de toute sorte que véhicule le progressisme. Elles séduisent des personnes qui ont une sensibilité « de droite » et qui viennent fréquenter les milieux de la Tradition catholique. Elles se complaisent dans ces milieux, sachant dissimuler leurs véritables intentions et abuser les plus naïfs qui, souvent par manque de formation, concentrent leurs attaques contre le progressisme, et même, croient percevoir dans ces membres des loges illuministes des alliés voire des chefs, un réservoir de forces à même de les aider à vaincre le progressisme. Ces naïfs qui n’étudient pas, oublient qu’il existe une véritable dialectique rationnaliste/illuministe qui fonctionne contre l’Eglise, car coordonnées par un centre supérieur qui en tire les ficelles.
La manœuvre du ralliement de la FSSPX, à laquelle nous assistons depuis plus d’un an, relève de cette action des loges illuministes. La FSSPX n’est pas menacée par les loges rationalistes, trop étrangères et opposées à son combat. D’où l’importance de bien connaître les Rose+Croix qui appartiennent à cette mouvance, qui sont en apparence les plus proches de la Tradition catholique, et qui par là même représentent les véritables ennemis, les plus dissimulés, du Sacerdoce catholique.
Avec Vatican II et depuis quarante ans, les forces du Solve ont travaillé à détruire l’Eglise et semble pratiquement accomplie. Depuis l’élection de Ratzinger, les plans des loges illuministes sortent de l’ombre, des initiatives sont suscitées, encouragées par les média afin de mener la phase de Coagula, qui consiste à construire un édifice nouveau avec les débris de l’ancien et de mettre en place une contrefaçon d’Eglise ayant les apparences de la Tradition catholique. Le Sacerdoce a été progressivement quasi-éradiqué dans l’Eglise conciliaire par l’application durant près de quarante ans d’un rite de consécration épiscopale rendu volontairement invalide.
Pour cela, la FSSPX représente un obstacle international et dispensateur des trésors de la grâce sacramentelle à ce projet du Coagula, dans la mesure où ces loges ne la contrôlent vraiment pas à leur guise, bien que des agents relaient ses consignes pour lui impulser certaines orientations. Le combat que nous vivons ces mois-ci est celui du dernier assaut des loges illuministes Rose+Croix afin d’emporter le contrôle de l’œuvre de Mgr Lefebvre par une intégration, sous une forme (Patriarcat Tridentin) ou une autre (Eglise catholique de Rite Tridentin) sous l’autorité de l’abbé Ratzinger. Ensuite les autres pièces du montage du Coagula suivront : l’Eglise catholique de rite Anglican[2], l’Eglise catholique Nordique Luthérienne, etc
Mgr Ernest Jouin, Curé de Saint-Augustin à Paris, sous la bénédiction du Pape Saint Pie X, avait entrepris l’étude systématique des travaux occultistes des loges illuministes Rose+Croix, exposés dans la Revue Internationale des Sociétés Secrètes (RISS partie rose) longtemps introuvable et désormais partiellement rééditée[3]. Il semble aujourd’hui et singulièrement parmi les clercs de la FSSPX que ces travaux absolument vitaux pour le combat catholique aient été entièrement ignorés, quand ils ne sont pas tournés en dérision par des clercs malhonnêtes ou prétentieux autant qu’ignorants.

2- LE 18° DEGRE DU RITE MAÇONNIQUE DU CHEVALIER ROSE+CROIX : UN BON PASTEUR QUI N’EST AUTRE QUE LUCIFER
2.1 Qui était Jules Doinel (Jean Kostka) ?
Jules Doinel joua un rôle vers 1893 comme Patriarche de l’Eglise catholique gnostique[4], dans la mouvance sataniste qui se répandait à cette époque. Converti à la Foi catholique en 1895, et ayant abjurés ses hérésies, il écrivit Lucifer démasqué[5], dans lequel il dévoilait la signification des grades maçonniques et les influences lucifériennes qui règnent sur les hautes loges illuministes. Voici ce qu’écrit sur lui en 1910, l’abbé Barbier, un jésuite qui quitta son Ordre pour poursuivre ses études sur la Contre-Eglise.
« La Gnose a été rénovée en 1888 par Jules Doinel, archiviste départemental du Loiret et membre du Conseil de l'Ordre du Grand-Orient de France[6]. Une charte de 1022, écrite de la main du chancelier épiscopal, Etienne, avait ramené son attention sur ce personnage, l'un des quatorze hérésiarques brûlés, le 28 décembre 1022, à Orléans, pour avoir pratiqué et professé la doctrine gnostique.
Doinel se sentit soudain possédé d'un ardent amour pour la Gnose et se donna la mission d'en recueillir les débris épars ou plutôt d'en renouer et rajeunir l'antique tradition. Il ressuscita l'Eglise gnostique dont il se fit le premier Patriarche sous le nom de Valentin II. Fort du principe cher à toutes les confessions gnostiques, dit son successeur, le Patriarche Synésius (Dr Fabre des Essarts) : «le sacerdoce peut être conféré dans toute sa plénitude par simple influx divin, sans l'action d'un signe initiatique», il n'alla demander ses pouvoirs à aucun centre d'initiation. «Il était prêtre de par l'action de ce mystérieux influx et crut pouvoir légitimement s'écrier : «C'est l'Éon Jésus lui-même qui m'imposa les mains et me sacra évêque de Monségur»[7]. Le F. Doinel groupa de hautes intellectualités. Un synode ne tarda pas à être constitué et, en 1893, consacra son titre d'évêque de Monségur dont il avait déjà été investi par voie intuitive. Une hiérarchie s'établit. Plusieurs évêques furent créés. »
« La grâce divine a des desseins et des ressources insondables. L'initiateur de ce mouvement satanique, J. Doinel, le Patriarche Valentin II, détesta ses erreurs et revint au catholicisme. En décembre 1895, la nouvelle suivante fut communiquée aux évêques gnostiques : «Doinel a abjuré la foi gnostique entre les mains de l'évêque catholique d'Orléans. Il lui a remis ses insignes patriarcaux, s'est confessé et a communié solennellement dans la cathédrale».
« L'hérésiarque converti se sentit pressé du besoin de réparer autant qu'il était possible le mal dont il avait été l'auteur. Sous le pseudonyme de J. Kostka (il attribuait en partie à saint Stanislas la grâce de son retour), il écrivit dans la Vérité française une série d'articles alors fort remarqués, où se trouvent les détails les plus singuliers sur les sectes: occultes et en particulier celle des gnostiques, et un aperçu du rituel liturgique ainsi que des mystères sataniques qu'elles célèbrent et de ceux de la Franc-Maçonnerie. Ces articles furent plus tard réunis en volume sous le titre de Lucifer démasqué. Il y règne un ton de foi et de repentir d'une note si juste, à la fois si profonde et si mesurée, une réserve si sincèrement chrétienne au milieu de descriptions abominables et de révélations où rien n'est écrit pour satisfaire la curiosité, qu'il est impossible de ne pas accorder une grand-valeur à ce témoignage. Le livre de M. Doinel ne saurait être comparé à certains ouvragea d'autres pénitents, d'un style tout différent. »
Abbé Emmanuel Barbier, Les infiltrations maçonniques dans l'Eglise, Desclée de Brouwer, 1910, extrait de la Critique du libéralisme, n° des 1er mai, 1er août, 15 août, 1er septembre, 15 septembre 1910 avec plusieurs approbations épiscopales.
2.2 Le 18° degré de chevalier de la Rose+Croix
Après avoir expliqué que le 18° degré Rose+Croix de la maçonnerie marque « l’entrée dans les arrières-loges lucifériennes », Jules Doinel décrit l’ivresse spirituelle malsaine qui se saisit de l’initié devenu chevalier de la Rose+Croix. :
« Lucifer donne à ce grade un tel charme, un tel éclat qu'on l'embrasse passionnément. On se sent fier et triomphant d'être chevalier de la Rose-Croix. »
« Il y a aussi l'allégresse hautaine de la profanation, du sacrilège conçu, sinon approfondi, de l'association de la pensée humaine à la pensée du roi des Anges coupables, de l'identification avec Lui, de la participation à sa science, de la communion à son Verbe. Il y aussi l'influence de sa Présence spirituelle. » J.Doinel
Pour Doinel, le grade Rose+Croix représente le prototype des hauts grades :
« Le grade de Rose-Croix contient donc le satanisme à haute dose. II est le germe des hauts grades, comme le degré d'apprenti était le germe du grade du Maître : avec cette différence, toutefois, que le grade de Rose-Croix constitue le maçon parfait, le maçon ayant contracté, s'il est intelligent, s'il a le sens religieux, un pacte formel avec l'ennemi de Jésus-Christ ». J.Doinel
Ensuite Jules Doinel va détailler trois mystères lucifériens :
« Dans la loge rouge, il y a entre autres, mais plus spécialement, il y a trois mystères lucifériens : le mystère de l'INRI, le mystère de la Rose-Croix; le mystère du Signe-du-Bon Pasteur. J'ai reçu la complète illumination démoniaque sur ces trois mystères ». J.Doinel
2.2.1 Le mystère luciférien de l’INRI
Procédé typiquement diabolique, le sigle INRI qui était inscrit sur la Croix rédemptrice de Notre Seigneur, est invoqué par les Rosicruciens, mais sa signification est inversée :
• I(esus) N(azarenus) R(esurrexit) I (ncassum) : C’est vainement que Jésus le Nazaréen est ressuscité. « C’est l’INRI infernal, par lequel il affirme que Jésus est ressuscité, mais que lui, Satan, rendra nulle la résurrection ». J.Doinel
• Autre signification donnée par les lucifériens :
« Le Rose-Croix, à son tour fait le signe du Bon Pasteur, ou le signe de l'équerre, en disant : INRI Et en disant INRI, le Rose-Croix dit : I(n) N(omine) R(egis) I(nferni) Au nom du Roi de l'Enfer ! Il prononce comme le chrétien sa profession de foi, mais il la prononce dans un sens absolument contraire. Il se proclame Luciférien. Il se proclame fidèle de l'Enfer. Il se proclame réprouvé. Que le mystère innommable que je révèle, éclaire les confesseurs et fasse frémir les malheureux qui ont reçu le stigmate de la bête : l'Equerre. » J.Doinel
L’usage de symboles chrétiens par des Rosicruciens induit les catholiques naïfs ou confiants en erreur, là où ils voient un symbole sacré exprimé par un initié du grade de chevalier Rose+Croix, ils sont bien loin de se douter qu’au même symbole puisse être donné un sens inversé par le fourbe.
2.2.2 Le mystère luciférien de la Rose+Croix
La symbolique de la rose et de la croix devient négatrice de la Rédemption accomplie par l’adorable sacrifice de Notre Seigneur Jésus-Christ, elle se veut le cachet du silence apposée sur cette Rédemption efficace, elle vise à obstruer l’écoulement des grâces sacramentelles que les rosicruciens tiennent en abomination.
« Que signifie donc la Rose du silence apposée sur la Croix et sur celle place de la Croix où reposait la tête couronnée d'épines du Seigneur ? Elle signifie le cachet de l'annulation mais sur la Rédemption. La Rose plaquée à la croix n'est autre chose que l'annulation de l'œuvre de la Croix. Et seul, Lucifer a pu avoir cette pensée. Seul il a pu concevoir cette théorie monstrueuse. » J.Doinel
Et Jules Doinel cite un discours prononcé dans une arrière-loge :
« Ce moyen sera donc de cacheter (sic) la Croix, comme on cachète un testament précieux qu'on veut rendre inutile. Nous mettrons donc sur la Croix, le cachet de la Rose. NOUS IMPOSERONS SILENCE A LA CROIX. Et la croix silencieuse ne parlera plus aux hommes d'un salut et d'un devoir, qui ne sont ni le devoir qui nous incombe, ni le salut que nous attendons. D'un autre côté, le catholicisme privé de la Croix et des fruits de la Croix, qui sont la charité, l'abnégation, la patience, le pardon des injures et la réforme de la vie individuelle comme de la vie sociale. Le catholicisme perdra son prestige et son action sur les esprits cultivés, d'abord; sur les masses, ensuite. Cachetons la Croix. » J.Doinel
Lorsque les rosicruciens parsèment leurs œuvres de rose et de croix, n’y voyons nul acte de piété, mais bien plutôt ce « cachet » par lequel ils signent leur œuvre d’extinction des grâces qui coulent du Sacrifice de la Croix, par lequel ils entendent empêcher que l’eau et le sang ne coulent du côté du Corps de Notre Seigneur Jésus-Christ, sous la déchirure de la lance.
2.2.3 Le mystère luciférien du Bon Pasteur
Troisième mystère luciférien, celui du Bon Pasteur qui désigne Lucifer dans les loges illuministes et qui est manifesté par un signe, une salutation dont toute la symbolique est blasphématoire :
« Lucifer, à son tour se manifeste dans les loges rouges et dit : «Je suis le bon Pasteur !» Et il donne à ses brebis, le signe de ce pasteur. Ce signe : le voici :
«Vous croiserez vos deux bras sur votre poitrine, votre bras gauche sur votre bras droit, vos deux mains étendues et vos deux yeux levés vers le ciel ; puis vous lèverez votre main droite en l'air, et avec votre index droit, séparé, vous montrerez le ciel. Celui qui vous tuilera, montrera, lui, la terre, avec son index droit en réponse à votre signe. Et ce sera le contre-signe. Vous croiserez alors votre jambe droite derrière votre jambe gauche. Votre frère croisera, à son tour, sa jambe gauche derrière sa jambe droite. Cela fait, votre frère et vous, vous croiserez vos deux bras chacun sur votre poitrine, vos deux mains bien étendues, en vous plaçant vis-à-vis l'un de l'autre : vous vous saluerez ; vous vous mettrez réciproquement les deux mains de l'un sur la poitrine de l'autre, sans décroiser vos bras. L'un dira EM, l'autre répondra MAN, l'un dira NUEL, l'autre répondra PAX VOBIS. Vous vous donnerez ensuite le baiser fraternel, chacun sur la joue droite de l'autre. Le Tuileur vous dira alors : Avez-vous retenu la parole ? Vous répondrez : oui, Très Puissant Chevalier ! Il vous demandera : Donnez-la moi ; Vous direz : I ; il dira : N ; vous répondrez : R ; il dira : I. Enfin, il vous demandera votre âge. Vous répondrez : TRENTE TROIS ANS !» J.Doinel
Et Doinel décompose avec précision cette salutation dite du « Bon Pasteur » et détaille avec précision la signification de chaque élément de cette symbolique :
« Les deux bras croisés sur la poitrine, c'est la moquerie de la Croix, déjà annihilée par la Rose du silence. Les mains étendues, c'est la dérision de la prière. Les yeux levés au ciel, c'est l'insulte ironique à l'extase et au ravissement des saints. Le geste du signe et du contre-signe, c'est le geste hiératique du Baphomet qu'adoraient les Templiers. C'est en gnose, l'anabase et la catabase ; l'évolution et l'involution. En maçonnerie rouge, c'est la menace jetée au ciel et le salut donné à Lucifer. C'est aussi l'interversion du dogme catholique, en ce sens que l'enfer devient le ciel du luciférien. Le croisement des jambes c'est le redoublement du mépris de la croix. On la rejette en arrière et on la foule en simulant sa forme. Le mot Emmanuel qui signifie Prince de la paix, est le mot qui dans Isaïe et dans l'Evangile désigne le Seigneur. Le rose-croix l'attribue à Satan, son Emmanuel. L'INRI est décomposé. On connaît son triple sens. » J.Doinel
Et le sacrilège ira plus loin par la célébration d’une Cène qui devient une anti-messe.
« J'ajoute que la cène du 18è degré est, dans la pensée de Satan, I'ANTI-MESSE. Il n'est pas nécessaire de développer l'odieuse significations de ce dernier symbole : la cène.
La haine de l'Eucharistie est de tradition dans les loges rouges. On m'a dit que dans certaines de ces loges (…), surtout en Orient, on souillait des hosties consacrées. » J.Doinel
Ainsi pour Doinel, « le 18° degré renferme la quintessence maçonnique ».
Voilà pour l’exposé d’un ancien initié, la signification des mystères lucifériens des chevaliers maçonniques de la Rose+Croix.
De tels personnages, mus par leur haine du Sacrifice de la Croix et de l’Incarnation de Notre Seigneur Jésus-Christ, poursuivent depuis des siècles à détruire l’Eglise catholique, à détruire la validité sacramentelle de ses Ordres, canal nécessaire à la transmission des grâces sacramentelles d’une génération de chrétiens à une autre, par le ministère des évêques et des prêtres véritablement catholiques.
Dans ce paroxysme du combat des hautes loges lucifériennes contre le Sacerdoce catholique, dont nous sommes témoins en 2006, l’Eglise conciliaire est devenu le véhicule de ces influences infernales. Déjà sous Léon XIII, le cardinal-secrétaire d’Etat, Rampolla del Tindaro, membre de la secte luciférienne de l’OTO, était initié dans le grade de chevalier de la Rose+Croix. Que dire en 2006, alors que nous savons que pas moins de quatre Loges de rite écossais (réservées aux clercs) sont en activité au sein du Vatican ? Et ceci aux dires des conférences publiques données à l’Institut Universitaire Saint Pie X à Paris, par l’abbé du Chalard de Taveau et Monsieur Arnaud de Lassus. Propos identiquement tenus par Mgr Fellay lui-même en 1999 et disponibles sous format vidéo[8]. Il devient évident que cette structure conciliaire, et qui ne possède plus de Sacerdoce valide, est devenu l’instrument de ces attaques contre l’Eglise catholique qui subsiste encore de façon éparse et ultra-minoritaire dans le monde.
La FSSPX représente le dernier bastion de la seule société sacerdotale internationale jouissant encore du Sacerdoce authentique de Melchisedech sacramentellement valide et dont les Rose+Croix souhaitent s’assurer un contrôle total. Pour cela la bataille du ralliement qui se joue actuellement doit être analysée méticuleusement à la lumière des principes et de la symbolique des Rose+Croix.

3- LE « BOUQUET » SPIRITUEL EST DEVENU UNE « GERBE MAGNIFIQUE » DE ROSES… DE ROSE+CROIX ?
La manœuvre du ralliement de la FSSPX a connu une accélération, dès la réélection de Mgr Fellay le 12 juillet 2006, par le lancement de l’imposture sacrilège du « bouquet » spirituel, par lequel il a été demandé aux clercs et aux fidèles de prier un million de chapelets pour que la Très Sainte Vierge Marie accorde à Ratzinger la « force de libérer le rite de Saint Pie V ».
En publiant les résultats de ce « bouquet », l’abbé Lorans a affiché sur le site Dici.org[9] un symbole, en l’appelant ce « bouquet » une « gerbe magnifique »!
Le montage sur la photo du "bouquet spirituel" : une rose + une croix et puis sur la croix du chapelet, non pas Notre Seigneur crucifié, mais le PX (raccourci de Pax et Pax Christi ) que l'on retrouve sur le cierge pascal ainsi que sur les nouvelles éditions de missels depuis plusieurs années. Coïncidence remarquable ce PX est à rapprocher d’un autre, le Pax Vobis de la salutation des Rosicruciens.
Il est clair, à la lumière du texte de Jules Doinel que nous venons de citer, que ce symbole affiché sur Dici.org peut souffrir une lecture bien différente, et à son insu, de celle que prétend lui donner l’abbé Lorans, comme cela est le cas pour les symboles que les rosicruciens se sont appropriés.
Que donnerait une telle lecture rosicrucienne ?
S’il devait être avéré que cette image manifeste un symbole rosicrucien (la rose du silence scellée sur la croix), cette symbolique exprimerait que la finalité réelle du « bouquet » serait de parvenir ultimement à nier les effets salvateurs de la Rédemption en coupant les fruits du Sacrifice, car la capture de la FSSPX à laquelle doit mener le Motu Proprio (fruit demandé par la prière du « bouquet ») permettrait aux antichrists de Rome de prendre le contrôle de la FSSPX et de couper la transmission du Sacerdoce valide. Ce qui réaliserait ainsi la devis INRI : I(esus) N(azarenus) R(esurrexit) I (ncassum) : C’est vainement que Jésus le Nazaréen est ressuscité. Les Roses+Croix qui poursuivent de leur haine la messe et le Saint Sacrifice des autels auraient ainsi, par un mouvement qui aurait pris l’apparence de la piété (chapelet), réussi à détruire la transmission du Sacerdoce perpétuée le 30 juin 1988 par Mgr Lefebvre et à interrompre le sacrifice de la croix qui se renouvelle sur nos autels. De plus, les Rose+Croix qui auraient inspiré le « bouquet », seraient alors parvenu à enclencher ainsi la destruction finale du Sacerdoce, tout en se moquant de la Très Sainte Vierge Marie, Mère du Sacerdoce et en feignant de lui attribuer le « miracle » du Motu Proprio Tridentin. Ce serait véritablement de l’Art Royal. Et le PX serait, dans cette interprétation, la touche finale, la signature de leur œuvre.
Nous ne mettons pas en cause l’abbé Lorans, simplement nous croyons, par contre, qu’au sein du Vatican actuel se trouvent des rosicruciens et alors nous nous demandons qui, à Rome, a inspiré cette imposture du « bouquet » ? Qui a influencé la symbolique choisie pour communiquer sur le résultat de ce « bouquet » ? Car un montage photographique plus adéquat eut été facile à réaliser. Il y a sans doute une influence romaine derrière tout cela, et il importe de savoir laquelle précisément ainsi que de découvrir ses relais.

4- LE TERME « BON PASTEUR » - LA NAÏVETE ET L’ABSENCE DE FORMATION DES CLERCS D’AUJOURD’HUI AU SUJET DE LA CONTRE-EGLISE ET DES HAUTES LOGES ILLUMINISTES
Autre application d’une symbolique ambiguë, le cas de l’Institut du Bon Pasteur. L’IBP a été érigé le 8 septembre 2006 par l’abbé Castrillon Hoyos, en présence des abbés Laguérie, Héry, Aulagnier, de Tanoüarn, etc. Qui a donc eu cette idée de choisir le terme de « Bon Pasteur » ? L’idée a-t-elle été soufflée directement par l’abbé Ratzinger ? Un tel choix est-il un pur hasard, ou alors relève-t-il de cette symbolique rosicrucienne ? Connaissant le degré d’influence des loges maçonniques au sein de l’actuel Vatican, chose que Mgr Fellay était le premier à reconnaître en 1999[10], il doit être froidement envisagé que ce choix symbolique recouvre une intention occulte parfaitement déterminée de la part d’un hiérarque romain. Il appartenait à l’abbé Laguérie d’être plus vigilant et de se méfier des autorités vaticanes. Mais a-t-il pensé à cette possible signification ? Savait-il que le terme « Bon Pasteur » possède, dans le 18° degré de chevalier Rose+Croix, une signification luciférienne ? Pour cela, il eût fallu qu’il ait étudié un peu plus les travaux des ecclésiastiques solides qui ont creusé cette grave question des infiltrations maçonniques dans l’Eglise, comme l’abbé Barbier, Mgr Jouin, ou Mgr Delassus, au lieu de s’en moquer. Mais, plus affairé à promouvoir La Paille et le Sycomore de l’abbé Celier-Sernine qu’à travailler à perfectionner sa propre connaissance des ennemis les plus redoutables de l’Eglise, il devait fatalement se retrouver un jour placé devant de telles interprétations à tiroir. On ne discute pas impunément avec des autorités conciliaires dont il est évident qu’elles agissent sous l’influence des doctrines maçonniques illuministes.

5- CONCLUSION
Notre Seigneur nous a prévenu que dans les derniers temps viendront des faux prophètes qui égareront les fidèles. L’étude des doctrines et de la symbolique des loges illuministes, et en particulier des Rose+Croix, devient en 2006 une obligation, afin de se préserver de toute manipulation, et alors que nous sommes témoin d’un Coagula, préparé de longue date, et dont l’objectif consiste à mettre en place une Eglise conciliaire néo-anglicane au clergé invalide, après que la FSSPX ait été neutralisée en étant réunie à cette structure apostate. Pour ne pas l’avoir compris, des clercs bien imprudents, se trouvent aujourd’hui exposé à des interprétations ambiguës. Mgr Lefebvre avait préféré couper les ponts en effectuant, après avoir déclaré : « nous ne pouvons pas collaborer », le 30 juin 1988 son « opération survie » et non pas l’ « opération suicide » [11]. Il était loin de deviner que moins de vingt ans plus tard, l’un des évêques qu’il venait de consacrer, allait prendre l’initiative d’engager l’ « opération suicide » de la FSSPX de la collaboration avec l’abbé Ratzinger à laquelle lui-même, Mgr Lefebvre, se refusait énergiquement. Le sermon historique des sacres peut être entendu à la fin de la vidéo de la lettre solennelle aux quatre évêques[12].

Abbé Michel Marchiset