mercredi 27 janvier 2010

L'évolution du couple.

Le Professeur Rouche pense que l'histoire a son mot à dire sur l'évolution du couple. Il déplore que l'anthropologie, "froide", (et sans doute l'ethnologie) considère l’être humain de façon abstraite, sans tenir compte de l'apport et l'influence résultants de l'écoulement du temps sur les rapports homme-femme dans les sociétés. De même, la psychanalyse a une définition statique, figeant la "culture" humaine sur les conflits d'un inconscient éternel et invariant.

Ce qui serait la reprise, à l'envers, par les athées, de la conception qui est reprochée au catholicisme, qui lui, énonce qu'il existe une nature humaine inscrite dans la biologie et dans son esprit "humain".

Il pense (à juste titre selon moi) qu'antérieurement à l'Antiquité , régnait le matriarcat sur la société humaine, qu'avec l'Antiquité est apparu le patriarcat, (qui serait la prise du pouvoir, relative, par le père, en antithèse de la première prise de pouvoir) .

Une originalité est née depuis, (et c'est vrai notre Religion est unique au monde en tout, et La religion parfaite absolument sur tous les plans) et c'est cela qui me semble très intéressant,
c'est que le Catholicisme aurait combattu le patriarcat, dès qu'il aurait pris l'ascendant sur l'Europe, afin de tenter d'imposer un respect réciproque entre le mari et la femme.

Alors que la monogamie n'est pas innée, et la fidélité non plus, il note cependant que l'aspiration à la perpétuation du couple amoureux serait innée. Le Catholicisme a mis 1800 ans pour parvenir à ses fins qui seraient les suivantes : Que l'homme et la femme se choisissent librement pour mari et femme, dans un premier temps. En 1880 le résultat aurait été obtenu.
Il précise ensuite qu'il faudra encore des siècles pour que le couple comprenne quelles sont les conditions qu’il doit y avoir pour durer dans la fidélité à laquelle il se borne à aspirer émotionnellement.

Il précise cette lente conquête ainsi : Le mariage est dans la société antique et païenne ensuite hors de l'Europe, une institution patrimoniale.
Un peu comme devient aujourd'hui par le Pacs, car le mariage se pacsise aujourd'hui, et se re-paganise donc dans la loi, après l'intermède de 1789-2000.
Ce sont les familles qui imposent souverainement et négocient le mariage, qui est un contrat.

D'ailleurs, actuellement encore chez les Juifs et chez les musulmans, le mariage est un contrat avec dot, négocié entre les deux pères respectifs, et conclu par les deux pères, la femme est représentée par son père comme une incapable à vie.

Donc, il a fallu qu'au 11ième siècle l'Eglise impose de force que le consentement des époux, et surtout celui de la fille soit vérifié pour que soit valide le mariage, car pour l'Eglise le mariage est l'échange des consentements libres de chaque époux, pour une union jusqu à la mort du premier mourant : Ceci est le sacrement catholique qu'ils se donnent, simplement constaté par le prêtre "en face d'église".

Et le Concile de Trente a réitéré cela, et l'obligation de la présence de deux témoins, au moins; attestent du libre consentement des époux. Et pourtant, le roi a encore interdit aux prêtres de constater le mariage, si les parents n'avaient pas tout dirigé ! Donc le roi de France était anti catholique, à cause du poids du patriarcat.

En fait jusqu'en 1789 et même 1880 les familles ont continué à imposer le mariage à leurs enfants pour des raisons économiques et sociales.

Or en 1880, enfin, les époux se marient selon leur gré avalisé par les familles.

Et c'est donc la conception spécifique catholique subvertie qui va servir à la révolution récente du couple. Le Pr. Rouche estime que l'on va vers la troisième phase, vers le respect réciproque par un long apprentissage de l'indissolubilité.

Il n'a pas précisé, mais je pense que cette longue seconde étape se ferait à supposer que le Catholicisme ait l'influcence sociale suffisante (??? ) en combattant le néo matricarcat moderne, qui ne serait que la succession des anciennes phases d'alternance du pouvoir dans le couple.

Car la seconde étape aussi difficile qui reste est d'apprendre ce qu'est la fidélité du couple non fondée sur le contrat économique comme autrefois, ni fondée sur le coup de foudre comme actuellement qui s'éteint au bout de trois ans environ, elle est fondée sur un apprentissage aux crises successives du couple, qui doit durer jusqu'à la mort du premier.

Il dénonce la conception romantique du coup de foudre héritée de Stendhal. Le couple contemporain n'a pas d'expérience du libre choix. Puisque durant de longs siècles le mariage était un marché économique. Il faut donc que le couple apprenne à surmonter les épreuves de la vie, (la vie n'est elle pas une suite de renoncements d'ailleurs ?) et accéder ainsi au respect réciproque.

En outre il a précisé que depuis le 18ème siècle, une partie du clergé (peut être en réaction à la Révolution ) et la société dirigeante maçonnique par pur calcul et manipulation conjoncturels, (je traduis ici en substance en catholique, la pensée de Rouche,) ont conjugué leurs efforts très puritains, pour accentuer encore plus le patriarcat, mépris de la femme absolu au 19ième, vue comme mère, au service de la société, et non comme épouse.

Cette attitude outrée a été inversée brutalement en Mai 1968 , soit disant en rébellion avec la société bourgeoise et judéo chrétienne , concept qui est une vaste fumisterie, et qui en fait n'est qu'une oppression réactive aussi matérialiste que l'oppression puritaine précédente.

Source: Forum gestadei - 04/2008